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Activités pédagogiques
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  • Activités réalisables en cours d'anglais, français, histoire, économie, droit en BEP ou Baccalauréat professionnel, à partir de documents authentiques. christiankrock@yahoo.fr. Certaines activités peuvent être adaptées aux classes de 4e et 3e de collège.
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20 juin 2007

Français CAP/BEP : la bande dessinée : "Sorcières" de Christophe Chabouté

                                    

LA BANDE DESSINEE

OBJECTIF : initiation des élèves à l’analyse d’une bande dessinée (vocabulaire technique et effet produit par les choix du dessinateur). L’œuvre présentée peut s’insérer dans une séquence sur l’humour.

Définition : une bande dessinée est une forme de récit spécifique, constitué d’une succession d’images fixes (bandes) enfermées chacune dans un rectangle de dimension variable, séparées par un blanc. Chaque vignette s’insère dans une séquence narrative, dans une suite dramatique.

1.Présentation du vocabulaire de

la BD

: planche, vignette, cadre, bulle, (ballon, phylactère), récitatif (textes courts disposés en haut et à gauche de la vignette du type : « Et la nuit venue .. ») …

La BD

est à la fois dessin, cinéma et écriture ; elle se compose de textes (surtout dialogues) et d’images. Elle est au carrefour de plusieurs moyens d’expression artistique : l’art graphique (composition des images, ombre et lumière, couleur,  perspective …),  l’art littéraire (fonction narrative généralement, sauf BD documentaire ex : L’Histoire de France en BD, Larousse, 1976), l’art cinématographique : plans, angles de vue, enchaînement des plans qui donne son rythme au récit et a une valeur psychologique et expressive (mise en relief de l’action ou des sentiments des personnages).

Il existe par ailleurs des moyens d’expression propres à

la BD

: les cadres ou cases qui peuvent varier de proportion d’une image à l’autre, rétrécir, s’étirer à volonté selon les nécessités du récit ; les phylactères ou bulles qui intègrent le langage à l’image et permettent de faire parler les personnages ; les onomatopées qui constituent le bruitage.

Les différents plans :   

-centrés sur le décor : le plan d’ensemble ou de demi-ensemble, souvent placé au début, sert d’exposition et donne au récit son atmosphère tout en le situant géographiquement.

-centrés sur les personnages (ceux-ci sont tantôt vus de près, tantôt vus dans le lointain) : le plan moyen : personnage en pied

le plan américain : personnage coupé aux genoux

le plan rapproché : personnage coupé à la ceinture

le premier plan :     personnage coupé aux épaules

le gros plan :          visage

le très gros plan :   détail d’une partie du corps, du visage ou d’un objet.   

Les angles de prise de vue sont les différentes façons de présenter le sujet : 

-l’angle de vue normal : l’observateur est au même niveau que le sujet dessiné, ce qui aboutit à une vision naturelle et objective des choses.

-la vue en plongée : toute scène vue d’un point d’observation plus élevé que le sujet permet de décrire en un seul plan de vastes décors. Cet angle a une valeur psychologique : les personnages vus en plongée paraissent plus ou moins diminués,

d’où l’idée d’infériorité.

-la contre-plongée : la scène est vue d’un point d’observation se situant plus bas que le sujet. Cet angle a une valeur psychologique contraire : les personnages paraissent plus grands, plus impressionnants que nature.

Le champ-contre-champ associe deux angles de vue immédiatement l’un à la suite de l’autre. Le champ représente une scène ; le contre-champ représente la même scène vue dans le sens diamétralement opposé : face/dos.

La planche est prise comme unité narrative. Le montage, c’est-à-dire la succession des vignettes et leur disposition dans la page donne à l’histoire son mouvement dramatique.

L’ellipse vise à supprimer toute longueur narrative (ex : le téléphone sonne, on voit le personnage en train de répondre. On ne montre pas son déplacement vers le téléphone.)

Le mouvement :                

-Il peut être figuré de manière classique par la position des objets ou des personnage.

-Les traînées de vitesse figurent derrière le sujet en mouvement.

-L’ effet stroboscopique consiste à décomposer le mouvement du sujet à l’intérieur d’une seule image.

2.Présentation de Christophe Chabouté  et étude de Divination in Sorcières, éditions Vents d’Ouest, 2001.

Christophe Chabouté, scénariste et dessinateur, est né en 1967 en Alsace. Il puise son imagination dans le monde de la campagne où il a grandi. Il est l’auteur de Zoé et Pleine Lune en 99. Il dessine à l’encre et déclare : « Le noir et le blanc servent mes histoires, l’atmosphère dans laquelle elles baignent. Si j’étais obligé d’y mettre de la couleur, elles n’auraient pas le même impact, pas le même poids ni la même force. »

Ses personnages gravitent dans un univers sombre et angoissant, où sorciers, jeteurs de sorts et autres forces du mal ne sont jamais très loin.

Définition : sorcellerie, magie noire : pratique magique en vue d’exercer par des

moyens surnaturels une action néfaste sur un être humain (sort, envoûtement, possession) sur des animaux ou des plantes.

Hypothèses sur le titre, étudier l’atmosphère créée par le noir et blanc, le suspense.

Planche 1 : effet du choix du noir et blanc alors qu’un cirque est habituellement coloré ? Effet du choix d’une planche muette alors qu’un cirque est habituellement animé ? Regard fixe des personnages, représentés de face, qui semblent indifférents. Plans : premier plan, plan rapproché, de demi-ensemble, d’ensemble.

On voit les personnages arriver à un village.

Planche 2 :  discours banal et convenu, stéréotypé du clown, nombreux impératifs.

Moyens mis en œuvre pour la sonorisation du discours : lettres capitales, points d’exclamation … Etudier les éléments rassurants et inquiétants, normaux et anormaux. ex : cirque italien (cf. Franconi, Medrano, Zingaro, Zavatta, Bouglione …) /réactions figées des villageois ; présentation de « monstres » : Hercule, nain, géant, nécromancienne (personne qui évoque les morts pour connaître l’avenir ou une chose cachée). Voir l’origine des noms des personnages : Nimbus, Goliath (guerrier biblique vaincu en combat singulier par David), Hassoula. Il n’y a pas mention de lieu ni de date, mais on peut supposer que l’histoire se passe autrefois car ces attractions sont un peu désuètes.

Planche 3 : conversation à sens unique (monologue) : les villageois ne répondent pas, ne réagissent pas. On remarque dans l’assistance la présence de Berchoux, qui va jouer un rôle important. Il semble fasciné par la nécromancienne.

Planche 4 : la nuit. Communication à sens unique car Berchoux, timide, avance une

justification mais la nécromancienne le fait taire. « Je t’attendais … » : bon signe pour une personne qui prédit l’avenir. Représentation stéréotypée de la voyante : roulotte, boule de cristal, maquillage, vêtements, prédictions attendues … Opposer le présent (Berchoux = nom banal, homme banal, effacé, vie banale) et les prédictions très positives et très autoritaires de la voyante : fortune (« mille parures dorées »),voyage, gloire(deux fois), renommée. Suspense car on ne sait pas pourquoi ni comment il va voir sa vie transformée. On remarque qu’elle ne demande aucun argent.

Dans la dernière vignette, Berchoux part, voûté, l’air indifférent, attitude qui n’est pas en rapport avec les prédictions optimistes qu’il vient d’entendre.

Planche 5 : planche muette. Où le suspense réside-t-il ? Berchoux, qui marche voûté, n’est pas conscient qu’une menace pèse sur lui alors que le lecteur, lui, en est conscient. Qui sont ces ombres ? Le côté menaçant des deux clowns, entrevu dès le départ (trouver d’autres exemples dans des romans ou des films de personnages sympathiques, proches des enfants, qui se révèlent être dangereux (ex : le clown dans Ca de Stephen King), se confirme.

Faire anticiper la suite à partir des 4 premières vignettes.

Comment le mouvement est-il représenté ?

Planche 6 : roulottes noires sur fond blanc (négatif), présence de corbeaux.

Le discours du clown est le même qu’au début, d’où l’impression d’un éternel recommencement.

Coup de théâtre car on comprend enfin le sens des prédictions de la nécromancienne : humour noir.

Tout était faux : fausse Indienne, clowns = criminels.

5. Définir en commun l’humour noir, l’ironie ; trouver d’autres exemples empruntés à la littérature ou au cinéma.

6. Production écrite :

-selon le niveau, résumer Divination

- ou, à partir de l’incipit de nouvelles de Jehanne Jean-Charles : Les Plumes du corbeau et autres nouvelles cruelles (ex : La mouche ; Le bonheur d’être père) ; Vous avez dit « horrible » ? (collection Le Livre de Poche) ou de Georges Païta : Piéges ; De plein fouet (Editions

La Tour

d’Oysel) ou encore de planches de l’album Idées noires d’André Franquin (Editions Fluide glacial), inventer une chute marquée par l’humour noir.

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