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Activités pédagogiques
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  • Activités réalisables en cours d'anglais, français, histoire, économie, droit en BEP ou Baccalauréat professionnel, à partir de documents authentiques. christiankrock@yahoo.fr. Certaines activités peuvent être adaptées aux classes de 4e et 3e de collège.
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20 juin 2007

Economie Bac pro : les délocalisations

ZONE INTERDITE : « MON USINE VA FERMER : UNE AUTRE VIE COMMENCE », DIFFUSE LE 5 NOVEMBRE 2006 SUR M6 – DUREE : 1 h 40 ENVIRON

(Il conviendrait de réenregistrer ce document, très intéressant mais un peu long, en l’abrégeant.)

OBJECTIF : en classe de baccalauréat professionnel, présenter un cas concret de

délocalisation, dans le contexte de la mondialisation, avec ses conséquences

humaines : licenciements et recherches d’emploi.

« Romilly-sur-Seine dans l’Aube, une petite ville de 14 000 habitants, encore très prospère il y a vingt ans. Aujourd’hui, la moitié des actifs est à la recherche d’un emploi. La crise du textile  a particulièrement frappé cette capitale de la maille et de la chaussette. Le numéro un du marché, Olympia, a décidé de délocaliser la production vers la Roumanie il y a près d’un an. Un plan social de grande ampleur concernant 169 personnes, 169 ouvriers, employés ou cadres menacés d’être licenciés.

Voici quelques-uns de ceux que Nadia Cleitman a suivis pendant huit mois, de l’annonce du plan social au retour à l’emploi pour les plus chanceux. »

Cherchez dans un dictionnaire les définitions de comité d’entreprise , délocalisation, dépôt de bilan, plan social.

comité d’entreprise : organe de l’entreprise composé des représentants élus du personnel et présidé par le chef d’entreprise, qui a des attributions consultatives ou de contrôle  en matière professionnelle, économique et sociale.

délocalisation : fait d’implanter une entreprise dans une nouvelle zone, pour réduire les coûts de production.

dépôt de bilan : déclaration de cessation de paiements faite au tribunal par une entreprise, un commerçant, une personne morale.

plan social : ensemble des mesures qu’un employeur doit prendre, dans le cadre d’un projet de licenciements, pour motif économique, afin d’en limiter le nombre ou de favoriser le reclassement des salariés.

1.Quelles sont les raisons du plan social mis en place par Olympia ?

La crise du textile (concurrence de l’Asie, de la Turquie ...) frappe de plein fouet Olympia. Il y a dix ans, l’usine embauchait plus de 1000 ouvriers ; aujourd’hui il en reste 450 et l’usine perd de l’argent et elle vient de décider de stopper toute la production en France et de licencier la moitié des effectifs : 169 personnes. Finalement, ce sont 157 personnes qui devront partir. L’usine perd 500 000 euros par mois. Le seul moyen d’éviter le dépôt de bilan, c’est de délocaliser, c’est de délocaliser, un choix douteux imposé par les lois du marché. G. Labouse évoque la crise du chaussant, la mondialisation, les évolutions de la consommation. Les prix se sont effondrés, les marges se sont effondrées. La fabrication d’une chaussette en France coûte 50 c d’euro de plus que de l’importer de Turquie ou de la fabriquer en Roumanie. Les coûts salariés sont tels que l’on ne peut plus produire en France. C’est la même usine qu’ils vont transférer en Roumanie, ils vont transférer toute la capacité de production.

Autrefois, Romilly était une cité prospère. Elle a bâti sa richesse sur deux industries : la gaine élastique et la chaussette. Au début du XXe siècle, l’âge d’or de la bonnetterie, la ville comptait des dizaines d’ateliers de confection. On l’appelait « Romilly les Chaussettes ». (…) L’histoire de la famille Jacquemard, propriétaire d’Olympia, est exemplaire de cette réussite. C’est une femme, Alice Jacquemard, qui fonde la fabrique en 1918. Sa fille Raymonde lui succède. Elle invente la marque Olympia lors des Jeux olympiques de 1936. Grâce à elle, la marque devient leader dans les années 80. A l’époque, toutes les chaussettes sont encore produites en France. Aujourd’hui, la société est entre les mains d’une unique héritière et actionnaire, Dominique Jacquemard.

2.Quelles sont les conséquences de ce plan social pour le personnel et pour l’usine. Quelles nouvelles possibilités d’emploi sont offertes au personnel ?

Sur 350 machines, 150 sont démontées pour partir vers une nouvelle usine, en Roumanie, l’usine Elca à Campina.

80 machines sont encore en fonctionnement aujourd’hui : elles servent à fabriquer des prototypes de chaussettes qui seront ensuite envoyées en Roumanie ou en Turquie et serviront de modèles pour assurer la production locale.

Le reste sera vendu, démantelé ou restera à l’arrêt. En effet, la production de chaussettes va s’arrêter à l’usine de Romilly et celle-ci va devenir une plate-forme logistique de stockage et de distribution de chaussettes dans les grandes surfaces en France. Les ateliers de tricotage, de formage et de finition, par exemple, vont fermer.

En ce qui concerne le personnel, la moitié des effectifs va être licenciée, l’autre moitié sera reclassée vers de nouveaux emplois (postes de logistique). 258 familles vont garder leur emploi. 127 métiers subsisteront après la restructuration, le plan de reclassement interne.

Les possibilités offertes sont de quitter l’usine , de postuler pour un emploi dans le cadre du plan de reclassement ou d’aller travailler dans l’usine de Roumanie.

    

3.Quel rôle ces différents protagonistes jouent-ils dans le plan social ?

-les membres du comité d’entreprise, représentants du personnel : ils donnent un avis sur le plan social proposé par la direction. C’est la procédure légale mais qu’il soit favorable ou défavorable ne changera rien.

-Marie-Josée Fresse, ouvrière, déléguée CGT, membre du comité d’entreprise : elle se bat pour sauver les emplois, elle organise des manifestations. Elle est aussi membre du comité de suivi de la cellule de reclassement.

-Dominique Jacquemard, héritière et unique actionnaire de la marque : elle choisit le PDG de la société et peut mettre fin à son mandat. C’est le cas pour G. Labouse, à qui on reproche des retards de livraisons qui mettent la société en danger. Il a mal anticipé les conséquences de l’arrêt de la production en France et de la délocalisation en Roumanie.

-Gérard Labouse, PDG d’Olympia : il doit gérer le plan social, le mettre en oeuvre.

-Catherine Rambaud, avocate de la société Olympia : membre de la commission de reclassement, elle se charge de la sélection des candidats qui ont postulé. Pour départager les candidats (chacun a émis des vœux pour trois postes), des points leur sont attribués en fonction de l’ancienneté, de la situation de famille et de la qualification. Ceux qui auront totalisé le plus de points auront plus de chances d’être reclassés  pour les postes dans lesquels ils se seront portés candidats. La commission organise aussi des entretiens individuels pour évaluer la motivation des candidats. Ensuite, elle succède à G. Labouse au poste de PDG en mars 2006. Ses défis : rassurer les clients et redresser les comptes de la de la société.

4. Remettez dans l’ordre les étapes de ce plan social.

A. La direction d’ Olympia décide de délocaliser sa production.

B. Le comité d’entreprise donne un avis sur le plan social.

C. La direction annonce la liste des postes supprimés.

D. Un plan de reclassement est mis en place et les salariés se portent candidats pour les nouveaux emplois proposés.

E. La production s’arrête.

F. Les salariés reçoivent le courrier recommandé qui leur annonce s’ils sont licenciés ou maintenus dans l’entreprise.

G. L’entreprise rouvre ses portes en tant que plate-forme logistique.

5. De quelles aides les salariés licenciés bénéficient-ils pour retrouver un emploi ?

Ils se rendent à l’ANPE (qui compte déjà 3000 inscrits) ou ont recours à la cellule emploi, installée sur le site de l’usine. Cette cellule, financée par la société Jacquemard et par l’Etat, propose aux licenciés entretiens individuels, bilans de compétences, ateliers CV.

6. Quelle est la mission des Français qui travaillent en Roumanie, à l’usine Elca de Campina ?

Nicole est affectée à l’atelier de finition. Elle encadre le personnel roumain. Sa mission : améliorer la qualité du produit fini, qui laisse encore à désirer, rendre l’usine roumaine plus performante. Joseph, quant à lui, est responsable de la production.

7. Gérard Labouse  déclare : « Les coûts salariés sont tels que l’on ne peut plus produire de chaussettes en France. » Précisez quelles charges sociales et fiscales doivent être acquittées par un employeur. En quoi les salaires perçus par les ouvriers roumains donnent-ils raison au PDG ?

Les techniciens roumains gagnent 200 € par mois alors que les Français perçoivent de 1600 à 1800 €. En Roumanie, les salaires les plus bas commencent à 100 €, soit dix fois moins que les salariés français.

8. Au conseil des prud’hommes de Bobigny, une cinquantaine d’anciens salariés entament une action collective contre Olympia. Quel argument avance leur avocate, Me Caroline Substelny, pour leur obtenir une réparation financière ?

L’employeur a l’obligation principale de reclasser ses salariés lorsqu’il met en place un plan de restructuration. Elle estime que cela n’a pas été le cas ici. Olympia  est donc attaquée pour défaut d’obligation de reclassement.

9. Quel est le bilan de cette restructuration pour le personnel, un an plus tard ?

50% ont été reclassés (142 nouveaux métiers ont été créés dans l’entreprise) ; sur les 157 licenciés, plus des trois-quarts n’ont pas retrouvé d’emploi durable. 54 sont inscrits en CDI ou en CNE (contrat nouvelle embauche).

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