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Activités pédagogiques
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  • Activités réalisables en cours d'anglais, français, histoire, économie, droit en BEP ou Baccalauréat professionnel, à partir de documents authentiques. christiankrock@yahoo.fr. Certaines activités peuvent être adaptées aux classes de 4e et 3e de collège.
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16 avril 2008

"Le garçon en pyjamalu trayé", roman de Johnny boygleu

LE GARçON EN PYJAMA RAYE DE John BOYNE, Gallimard « Folio Junior »   n° 1422, 2006, 204 p.  ISBN 2-07057069-X   5,50 € (traduit de l’anglais)

OBJECTIFS : étudier une œuvre intégrale en relation avec le programme d’histoire de BEP ou de 3ème de collège : le génocide juif pendant

la Seconde Guerre

mondiale.

John BOYNE

John Boyne est né à Dublin, en Irlande, en 1971. Après des études de littérature, vers l’âge de vingt ans, il commence à écrire des nouvelles, dont certaines paraissent dans la presse. Le Garçon en pyjama rayé est son quatrième roman et son premier ouvrage destiné à la jeunesse. Cependant, cette fiction a su interpeller les lecteurs de tous âges. Traduit en dix-sept langues et couronné par de nombreux prix, comme le Irish Book Award Children’s Book of the Year ou le Irish Book Award Listener’s Choice Book of the Year, ce livre fait actuellement l’objet d’une adaptation au cinéma.

Séance 1 : chapitre 1 : « Bruno fait une découverte »

Problématique : par quels procédés l’auteur montre-t-il que le déménagement de la famille est vécu par le héros comme un événement inquiétant ?

Relevez les indices spatio-temporels : une belle maison à Berlin

le Fourreur (les allusions à Hitler et au camp d’extermination d’Auschwitz situent le récit dans les années 1940, celui-ci ayant été créé en mai 1940)

2. Quel est le personnage principal ? Quels en sont les indices ? C’est le premier personnage qui apparaît dans la narration ; le déménagement est vu à travers lui, d’un point de vue interne (le Fourreur, « faire des bêtises », en se demandant si la nouvelle maison dans le nouvel endroit du nouveau travail aurait une rampe aussi formidable que celle-ci pour les glissades). Le titre du roman laisse supposer qu’il est écrit d’un point de vue interne car ce que Bruno nomme « pyjama rayé » est l’uniforme que portent les prisonniers du camp d’Auschwitz. Le titre évoque surtout Shmuel, jeune Juif polonais que Bruno rencontre au chapitre 10, mais aussi Bruno lui-même (qui se fait passer pour un détenu au chapitre 19).

Dressez son portrait physique et psychologique : il s’appelle Bruno ; on ignore son âge (on apprend p. 28 qu’il a neuf ans) ; il n’est pas décrit physiquement (mais on apprend p. 28 qu’il est de petite taille pour son âge) ; il vit avec ses deux parents et sa sœur Gretel, avec laquelle il ne s’entend pas très bien ; il est issu d’un milieu social aisé (bonne, majordome, cuisinière) ; respecte ses parents (Mère, Père) et les domestiques; il a un père militaire (uniforme épatant) ; il a reçu une éducation stricte et se montre soucieux de respecter les règles de politesse et les interdits qu’ils lui ont fixés.

3. Pour quelle raison toute la famille doit-elle déménager ?

Le Fourreur exige que Père se rende quelque part pour un travail particulier, un travail très important, qui requiert un homme exceptionnel. Sa famille doit l’accompagner.

4. Quels sentiments Bruno éprouve-t-il face à cette nouvelle ? Il est surpris et contrarié (p. 7), inquiet (p. 8) lorsqu’il trouve Maria en train de faire sa valise, il culpabilise car il se demande s’il s’agit d’une punition (p. 8). Il éprouve un sentiment d’injustice à l’idée que tous les membres de la famille et les domestiques doivent accompagner Père. Il est surpris lorsque sa mère lui dit que le nouveau lieu de travail de Père est très loin et qu’il devra dire adieu à ses camarades de classe (p. 12), ce qui le rend triste (p. 14).

Comment son inquiétude se manifeste-t-elle ? 1. Il pose beaucoup de questions à Mère : il veut savoir pourquoi ils partent, où ils se rendent (réponse très vague : quelque part, à plus de un kilomètre), qui s’occupera de la maison en leur absence. Il se demande également si la nouvelle maison aura une rampe pour faire des glissades, et si ses grands-parents vont venir avec eux. 2. Cette inquiétude se manifeste aussi par le fait qu’il enfreint certaines règles de politesse : il interrompt sa mère (p. 12) et élève la voix (p. 13)

Quels inconvénients le dérangent particulièrement ? (p. 12-14) Le fait de ne plus voir ses trois camarades de classe préférés et de ne pouvoir réaliser leurs projets communs, le fait que leur nouvelle maison n’aura peut-être pas de rampe se prêtant aux glissades.

5. Comment Mère réagit-elle à ce déménagement ? Cet événement semble la perturber : p. 8 : elle se tordait nerveusement les mains comme si elle refusait à devoir dire ou croire quelque chose. […] Elle poussa un soupir et lança les mains en l’air en signe d’exaspération. p. 9 : elle avait les yeux plus rouges qu’à l’accoutumée.

p. 11 : Mère soupira et parcourut la pièce du regard comme si elle ne devait jamais plus la revoir. p. 12 : Oh, s’exclama Mère en riant d’un drôle de rire, car elle n’avait pas l’air gaie du tout et se retourna, comme si elle voulait lui cacher son visage.

p. 15 : Il l’entendit élever la voix puis Père parla plus fort qu’elle, ce qui mit un terme à leur conversation (ce qui consiste, comme pour son fils, à enfreindre une des règles de politesse à l’intérieur de la maison ; elle transgresse une autre règle en entrant dans le bureau de Père.) Elle répond à certaines questions de son fils avec embarras et parcimonie, en particulier sur le travail de son père, ce qui suscite de la part de Bruno d’autres questions plutôt que de satisfaire sa curiosité et celle du lecteur.

Conclusion sur la façon dont le déménagement est vécu : à travers les réactions des personnages (Bruno et sa mère) et par l’utilisation du point de vue interne, l’auteur présente ce déménagement comme un événement très perturbateur, aux motifs non entièrement élucidés, ce qui nous incite à poursuivre la lecture.

Chapitre 2 : « La nouvelle maison » : résumé : Bruno découvre sa nouvelle maison, bien différente de l’ancienne car située dans un endroit désolé, au milieu de nulle part. Il a envie de retourner à Berlin, mais ce n’est pas possible. Il fait la connaissance d’un des soldats de son père, qu’il juge « trop sérieux », le lieutenant Kotler. Par une fenêtre, il aperçoit un spectacle « qui le remplit de crainte et de froid ».

Chapitre 3 : « Le cas désespéré » : Raisons pour lesquelles Bruno ne s’entend pas avec Gretel, sa sœur aînée. Ils sont juste d’accord sur un point : ils détestent « Hoche-Vite », cet endroit hostile où ils vivent désormais. Même les enfants d’ici ne paraissent pas sympathiques à Bruno. Gretel, qui ne les a pas encore vus, se met à les regarder par la fenêtre de sa chambre.

Séance n° 2 : chapitre 4 : « Ce qu’ils voient par la fenêtre »

Problématique : étudier la manière dont s’exprime l’incompréhension des enfants, qui découvrent Auschwitz et l’observent.

PAR QUEL TERME LES ENFANTS DESIGNENT LE LIEU QU’ILS DECOUVRENT (p. 35, 37, 39, 41)

cet endroit ; un endroit pareil ; cet endroit ; un endroit aussi horrible

REACTIONS PHYSIQUES (p. 35, 37,38)

bouche bée

elle referma la bouche

serra les lèvres, fronça les sourcils

QUESTIONS QUI RESTENT SANS REPONSE (p. 35, 37, 39, 40, 41, 42)

C’est qui ? […] C’est quoi cet endroit ?

Qui voudrait construire un endroit pareil ?

Si c’est la campagne comme tu le dis, où sont les animaux ?

Qui sont tous ces gens ? […] Et que font-ils là ?

Pourquoi Père a-t-il accepté un travail dans un endroit aussi horrible, avec autant de voisins ?

Pourquoi tous ces gens portent-ils la même tenue : un pyjama gris rayé et un bonnet assorti ?

EXPRESSIONS MONTRANT LEUR INCOMPREHENSION TOTALE (p. 35, 41, 42)

Je ne sais pas.

Cela n’a pas de sens.

C’est incroyable.

FAITS QUI LES INTRIGUENT ET LEURS TENTATIVES POUR LES EXPLIQUER :

-p. 35 : ils ne voient ni filles, ni mères, ni grand-mères.

-p. 37 : les maisons n’ont pas d’étage et sont très basses.

-p. 38 : ils se trouvent face à un grand espace nu/une immense étendue.

-p. 41 : avec brutalité, les soldats obligent les enfants à se mettre en rang.

-p. 41-42 : les enfants paraissent très sales.

Explication : peut-être vivent-elles ailleurs.

Explication : ce sont sûrement des maisons modernes.

Explication : ce doit être la campagne.

Explication : il doit s’agir d’une sorte de répétition.

Explication : peut-être n’ont-ils pas de baignoires.

CONNAISSANCES SUR LESQUELLES ILS FONDENT LEURS HYPOTHESES (p. 38, 40, 41)

les cours de géographie, les jeux, les comparaisons entre le camp et Berlin

Conclusion sur l’incompréhension de Bruno et Gretel : mettre en évidence l’échec des enfants : ils se rendent compte qu’ils se trouvent dans un univers étrange, mais bien qu’ils rivalisent d’hypothèses pour tenter de comprendre ce qu’ils voient (cf. dialogue argumentatif p. 38-39 : Gretel use en vain de son statut d’aînée et d’élève brillante), ils ne sont  pas eux-mêmes convaincus par ces hypothèses.
Leur naïveté est toute relative car :
-nous disposons, par rapport à eux, d’un recul historique d’une soixantaine d’années

-ils pressentent, malgré leur jeune âge, qu’il se passe quelque chose de terrible sans pouvoir le nommer : l’horreur de la « solution finale ».

Prolongement : La création littéraire : John Boyne n’a pas connu cette période historique personnellement. D’après vous, de quelles sources a-t-il pu s’inspirer pour décrire le camp de concentration d’Auschwitz ? Livres et films documentaires, témoignages de rescapés, visite du camp. 

Lisez cet extrait de l’ouvrage documentaire L’Etat SS : le système des camps de concentration allemands (KOGON, Eugen. Seuil,  Points Histoire H158,

2-02-014136-1, édition de 1993, 9,45 €, traduit de l’allemand) et dites quelles informations sont communes avec le texte de fiction de John Boyne.

Pour établir des camps de concentration,

la SS

choisissait toujours des endroits isolés, à proximité des villes relativement importantes. On donnait la préférence aux régions boisées ou marécageuses. En agissant ainsi,

la SS

avait deux intentions : les camps devaient être coupés du monde extérieur, mais

la SS

devait avoir à sa disposition les sources de revenus et les agréments des villes. […] La question de l’adduction d’eau ne jouait dans l’établissement des camps qu’un rôle secondaire. On installait rapidement des conduites d’eau provisoires, suffisantes pour les SS, même s’il fallait venir l’eau de très loin, même s’il fallait bâtir d’énormes pompes. Ce fut souvent la pénurie d’eau qui a largement contribué à l’aggravation des conditions de vie dans de nombreux camps. Il n’est pas besoin de dire ce que cela peut être que de ne pouvoir boire pendant des journées brûlantes, de ne pouvoir se baigner, et pas se laver !

On délimitait généralement une étendue de terrain suffisante pour pouvoir contenir les SS et de 10 000 à 20 000 détenus. Pour ces derniers, on ne réservait que la plus petite partie. La construction du camp commençait par la construction des logements de

la SS

, tandis que les détenus étaient logés dans des baraquements des plus primitifs. […]

Chaque camp comportait trois zones : le camp proprement dit à l’intérieur des barbelés ; la zone de

la Kommandantur

et les cités SS.

La zone de

la Kommandantur

comprenait les bâtiments administratifs, les casernes, les maisons des officiers (pour la plupart des villas très bien aménagées avec de grands jardins), une série d’installations splendides : jardins zoologiques, serres chaudes, parcs, manèges, etc., qui formaient un tableau extrêmement agréable à l’œil. […]

Les cités SS étaient la plupart du temps disposées en cercle autour du camp, en des points bien choisis et dans un paysage le plus agréable possible.

[…] La zone des barbelés formait un affreux contraste avec

la Kommandantur

et les cités. L’impression dominante qu’elle donnait était celle de solitude et de désespoir. Une surface nue, défrichée à travers les bois, était entourée par des barbelés hauts de plusieurs mètres et chargés de courant électrique. (p. 47-48)

Faire remarquer en particulier le contraste que perçoit Gretel entre les deux paysages différents s’étendant de part et d’autre de la barrière.

Possibilité de situer sur un plan d’Auschwitz les zones décrites dans le chapitre 4.

Chapitre 5 : « En aucune circonstance et sous aucun prétexte » : Avant de quitter la maison de Berlin, Mère a eu un moment de tristesse. Bruno n’a pas été en contact avec Père depuis leur arrivée à Auschwitz. Il va le voir dans son bureau pour lui dire que leur nouvelle maison ne lui plaît absolument pas et tenter de le convaincre de partir, mais Père est inflexible : ils y sont pour un laps de temps indéterminé. Lorsque l’enfant l’interroge sur tous ces gens dehors, habillés pareils, il lui répond que « ce ne sont pas des gens ». Avant de quitter le bureau, Bruno doit faire le salut nazi, dont il ignore la véritable signification.

Chapitre 6 : « La bonne trop bien payée »  : Bruno demande à Maria, la bonne, si elle déteste « Hoche-Vite » autant que lui. Il espère ainsi faire d’elle une alliée qui l’aiderait à convaincre Père de retourner à Berlin, mais elle hésite à répondre. Comme il semble très fâché contre Père, elle lui raconte que c’est un homme bon car il l’a prise à son service alors qu’elle était en difficulté et il a aidé sa mère qui travaillait pour sa famille. Elle lui conseille de se résigner à sa nouvelle situation. Bruno songe à s’enfuir mais il n’ose pas le faire.

Chapitre 7 : « Mère s’attribue le mérite de quelque chose qu’elle n’a pas fait » : Bruno se rappelle un voisin, à Berlin, qui était devenu fou après avoir pris part à

la Grande Guerre.

Pour tromper l’ennui, il décide de se fabriquer une balançoire et demande au lieutenant Kotler, en pleine conversation avec Gretel, s’il pourrait lui donner un pneu. Celui-ci ordonne alors de manière insultante à Pavel, le maître d’hôtel, de lui en trouver un. Peu après, Bruno tombe de la balançoire et se blesse. Pavel le soigne et lui apprend qu’il est médecin, ce qui surprend beaucoup Bruno. Informée de l’incident, Mère, contrariée, déclare à Pavel qu’elle dira à Père que c’est elle qui l’a soigné.

Chapitre 8 : « Pourquoi Grand-mère est partie comme une furie » : Grand-père et Grand-mère, qui sont restés à Berlin, manquent beaucoup à Bruno. Il se souvient des spectacles qu’elle mettait en scène à l’occasion de réunions familiales. Lorsque Père est devenu « commandant » après la visite du « Fourreur », Grand-Mère a critiqué son nouvel uniforme tandis que Mère et Grand-Père se sont montrés satisfaits de cette promotion. Grand-Mère a quitté la réunion, très fâchée. Bruno écrit une lettre à Grand-Mère pour lui faire part de son affection.

Chapitre 9 : « Bruno se souvient qu’il aimait explorer » : Père et Mère décident que Bruno et Gretel doivent reprendre leurs études. M. Liszt, précepteur, axe son enseignement sur l’histoire des origines, la mère patrie. Pour tromper l’ennui, Bruno décide d’explorer « Hoche-Vite ». Il s’interroge sur la présence des soldats et des « gens en pyjama », puis il commence l’exploration du camp malgré l’interdiction de ses parents.

Séance n° 3 : chapitre 10 : « Le point qui devient une tache qui devient une forme qui devient une silhouette qui devient un garçon »

chapitre 12 : « Shmuel se demande que répondre à Bruno »

Problématique :  Première rencontre entre Bruno et Shmuel : sur quoi repose l’amitié qui va naître entre eux ?

1.      Par quel procédé cinématographique l’auteur fait-il apparaître le jeune garçon à

Bruno ? (p. 102)  zoom avant

2.      Relevez toutes les différences et tous les points communs entre Bruno et Shmuel.

Différences : Bruno est allemand (fils d’un nazi), libre/Shmuel est polonais (fils d’un Juif déporté), prisonnier ; Bruno porte des vêtements civils et vit dans le confort/Shmuel porte l’uniforme des détenus et vit dans le dénuement ; Bruno est en bonne santé/Shmuel ne semble pas bien portant (peau presque grise ; Bruno était certain de n’avoir jamais rencontré de garçon aussi maigre) ; Bruno est seul alors que Shmuel a beaucoup d’ «amis» ; Bruno ne parle que l’allemand alors que Shmuel parle plusieurs langues ; Bruno mange à sa faim alors que Shmuel souffre de la faim.

Ressemblances : ils sont nés le même jour ; ils sont associés tous les deux à un signe distinctif (Shmuel porte un brassard orné d’une étoile/le père de Bruno porte un brassard rouge avec un dessin noir et blanc) ; tous deux sont tristes (à des degrés différents) ; ils s’étonnent de leurs prénoms respectifs, puis s’y habituent ; ils parlent la même langue : l’allemand ; chacun pense que son pays est le plus beau ; tous deux sont nostalgiques du passé ; tous deux ont déménagé à cause du « Fourreur », sans qu’on leur demande leur avis, et sont déracinés ; ils ont été tous les deux malmenés par un adolescent (Bruno par Gretel/Shmuel par Luka) ; ils n’ont ni l’un ni l’autre le droit de se trouver à cet endroit du camp.

3. La découverte de Shmuel par Bruno est le « résultat » de son goût pour l’exploration. Quelle conception Bruno a-t-il de l’exploration et du métier d’explorateur ? Dès le chapitre 2, le lecteur apprend ce goût, que Bruno a mis en pratique dans la grande maison de Berlin. A Auschwitz, cette activité lui sert à tromper l’ennui, mais il voudrait en faire son métier. Il ne connaît l’exploration qu’à travers les livres et pense que cela réserve des surprises, qui en valent la peine ou pas.

4. Comment chaque enfant aborde-t-il la situation présente ? Shmuel raconte avec dignité et pudeur les péripéties douloureuses qu’il a vécues. Bruno réagit à ce récit avec beaucoup de naïveté, se plaignant de contrariétés bien dérisoires (couvre-feu, maison moins agréable) en comparaison avec les conditions de vie de Shmuel, mais il remarque la maigreur excessive de son nouvel ami et préfère tenir leur rencontre secrète, ce qui laisse supposer qu’il pressent quelque chose d’anormal. Si Shmuel semble plus mature, il est ignorant lui aussi de l’horreur de la tragédie dans laquelle ils sont impliqués. Par exemple, quand il dit à Bruno : « Tu es du mauvais côté de la barrière. », cette phrase a un sens figuré qu’il ne soupçonne pas.

5. Que symbolise cette barrière qui sépare les deux enfants ? pays en guerre, bourreaux/victimes, Juifs/non-Juifs, idéologies différentes…

Conclusion sur l’amitié entre Bruno et Shmuel : l’attachement qui naît entre ces deux enfants que tout sépare repose sur les similitudes qu’ils se découvrent. Leur amitié, faite de spontanéité, d’intelligence et de respect (Nous ne sommes pas du même avis, nous devons l’accepter, dit Bruno) contraste avec l’étroitesse d’esprit des adultes en guerre et invite à la tolérance.

LE GHETTO DE CRACOVIE (cf. p. 123-124)

Le 3 mars 1941, le gouverneur de la région de Cracovie, Otto Wächter, ordonne la création d'un ghetto à Cracovie. Tous les Juifs restant à Cracovie doivent y entrer au 20 mars 1941.     Le territoire du ghetto couvre une surface de

20 hectares

, comprend 15 rues et 320 appartements. Il est partiellement entouré d’un mur et d’une clôture de bois. Toutes les fenêtres et portes donnant sur le côté « aryen » sont murés. Quatre entrées gardées permettent l’accès au ghetto. 

La plupart des immeubles sont vieux et mal entretenus. Avant la guerre, environ 3 000 habitants vivaient dans le secteur de ghetto, maintenant, plus de 15 000 s’y entassent. Selon le règlement, quatre familles doivent partager un appartement. En raison du surpeuplement, beaucoup de personnes passent leur journée dans les rues. En octobre 1941, arrivent 6 000 Juifs supplémentaires des villages environnants. La faim devient un problème lancinant car la nourriture est rationnée. La plupart des Juifs travaillent dans des ateliers et les usines du ghetto, en grande partie pour le compte de

la Wehrmacht

ou de

la Luftwaffe. Ils

reçoivent progressivement des cartes d’identification spécifiques, le « Blauschein ».

Dans la seconde moitié de 1942, les Allemands déportent environ 13 000 personnes du ghetto. La plupart des déportés sont envoyés au camp d’extermination de Belzec, et quelques-uns à Auschwitz, à

65 km

environ de Cracovie. 

A la mi-mars 1943, les Allemands détruisent le ghetto de Cracovie. Plus de 2 000 personnes sont déportées à Auschwitz-Birkenau, où elles sont exterminées.

Cracovie est libérée par l’armée soviétique en janvier 1945.

www.encyclopedie.bseditions.fr

Chapitre 11 : « Le Fourreur » : quelques mois plus tôt, le « Fourreur » est venu dîner à la maison en compagnie d’Eva (Braun). Père a exposé à Bruno et Gretel les règles à observer en sa présence. Bruno a apprécié Eva, mais a trouvé que le « Fourreur » était un « homme horrible ». Après leur départ, Bruno a entendu une conversation animée entre Père et Mère.

Chapitre 13 : « La bouteille de vin » : Bruno s’habitue à sa nouvelle vie. Un jour, il demande à Maria des explications sur Pavel qui lui a dit qu’il était médecin alors qu’il est maître d’hôtel. Puis il rejoint Shmuel, à qui il parle de Pavel et ils évoquent leurs futurs métiers ainsi que le lieutenant Kotler. Ce soir-là, le lieutenant dîne avec la famille. Bruno se plaint à Père de M. Liszt : il ne leur fait étudier que l’histoire et la géographie. Puis un incident oppose Père à Kotler : le lieutenant parle de son père qui a quitté l’Allemagne pour

la Suisse

et Père le soupçonne d’avoir ainsi manifesté son désaccord avec le nazisme. Pavel renverse du vin sur le lieutenant, qui le châtie durement.

Chapitre 14 : « Bruno raconte un mensonge parfaitement justifié » : un après-midi, alors que Bruno ne peut aller retrouver Shmuel à cause de la pluie, il parle à Gretel, sans le vouloir, de son nouvel ami. Puis il ment en lui disant que c’est un ami imaginaire.

Séance 4 : chapitre 15 : « Quelque chose qu’il n’aurait pas dû faire » : 

Problématique : par quels procédés l’auteur crée-t-il un personnage antipathique : le lieutenant Kotler ?

1. En vous basant sur ces anecdotes (p. 155-156), trouvez des adjectifs qui décrivent la personnalité du lieutenant. séducteur, charmeur, intriguant, moqueur, méprisant, méchant, brutal, violent, inculte, bref très antipathique malgré son jeune âge (19 ans) et un physique avenant.

2. Quels sentiments Bruno éprouve-t-il pour le lieutenant ? (p. 158) colère, frustration, sentiment d’injustice

3. Pourquoi le lieutenant a-t-il choisi Shmuel parmi d’autres détenus pour travailler dans la maison du commandant ? Il faut laver de petits verres pour préparer la réception donnée à l’occasion de l’anniversaire de Père et ce travail nécessite d’avoir des doigts fins.

[On relèvera le peu de réalisme de cette situation car c’est précisément Shmuel qui est choisi parmi des milliers d’enfants prisonniers. Quel est l’intérêt dramatique de ce choix ? Montrer la différence de traitement entre les deux enfants ? Mise à l’épreuve de leur amitié ?]

4. Comment la terreur qu’éprouve Shmuel vis-à-vis du lieutenant se manifeste-t-elle? (p. 162-165)

–l’expression de son visage (air désespéré, yeux terrifiés), qui traduit le dilemme qui l’habite (manger ou ne pas manger)      

-la rapidité avec laquelle il dévore les tranches de poulet : d’abord parce qu’il souffre de la faim, ensuite parce qu’il a peur d’être surpris par Kotler

-le fait qu’il tremble de peur lorsque le lieutenant apparaît dans la cuisine

-son incapacité à prononcer un mot lorsque Kotler l’accuse d’avoir volé de la nourriture

-le regard que porte Bruno sur sa peur : Il n’avait jamais vu personne avoir aussi peur que Shmuel …

-son désir de mourir (p. 165)

-le fait qu’il tremble de peur à l’idée de casser un verre

5. Comment la peur qu’éprouve Bruno se traduit-elle ? (p. 164) Que pensez-vous de son attitude à l’égard de Shmuel ?

Malgré son attitude bravache (p. 161), il est aussi terrifié que Shmuel par le lieutenant car il a déjà été témoin à plusieurs reprises de sa violence, et il nie connaître le garçon (par trois fois, comme Pierre reniant le Christ).

6. Que pensez-vous du jugement que Bruno porte sur lui-même : « Il n’aurait jamais imaginé se conduire de façon aussi cruelle. » ? (p. 165-166)

7. Quel acte rend le lieutenant particulièrement odieux ? (p. 166) Le fait de frapper un jeune enfant à bout de forces, ce qui est d’une lâcheté et d’une inhumanité extrêmes. [Cet acte est présenté sous forme d’ellipse.]

8. Relever l’ambiguïté de l’affirmation de Shmuel : « Je ne sens plus rien », « Je ne sens plus rien à présent » (p. 166-167). Cela peut signifier : « Je suis guéri » parce qu’il cherche à rassurer Bruno, mais cela signifie certainement qu’il a tellement enduré de coups qu’il est au-delà de la douleur.

Conclusion sur la personnalité de Kotler : la brutalité, la cruauté, la méchanceté, le sadisme de Kotler contrastent avec la dignité et le courage des deux enfants. Bien qu’il les fasse souffrir physiquement (Shmuel) et moralement (Bruno), il ne peut briser leur amitié, qui sort renforcée (les deux garçons se serrèrent la main et se sourirent).

Séance 5 : chapitre 16 : « La coupe de cheveux » : Problématique : en quoi l’approche qu’ont Bruno et Gretel d’Auschwitz diffèrent-elles désormais ?

1. Récapituler, dans les chapitres précédents, tous les indices de la « solution finale »  et de l’idéologie nazie que les enfants ont remarqués.

-chapitre 4 : « Ce qu’ils voient par la fenêtre » : cf. séance 2

p. 55 : « Ce ne sont pas des gens … »

-p. 56 : Heil Hitler !

-p. 75-76 : Kotler insulte Pavel

-p. 82-84 : Pavel, le maître d’hôtel, est en réalité médecin ; Mère dit que c’est elle qui a soigné Bruno. p. 133 : Bruno comprend qu’il « n’a plus le droit [d’être médecin] ».

p. 89-91 : Grand-Mère critique l’uniforme de Père, dit qu’elle a « honte de [son] fils » et se fâche avec lui.

p. 96 : M. Liszt veut apprendre aux enfants « d’où [ils viennent] ».

p. 100 : l’inscription sur « le banc avec sa plaque »

p. 108 : bribes de conversations entre Père et Grand-Père : « Nous sommes supérieurs. »

chapitre 11 : la visite du « Fourreur » ; p. 119 : discussion entre Père et Mère

chapitre 12 : p. 122 : l’étoile jaune, la croix gammée ; récit par Shmuel de sa déportation

p. 138 : « Nous corrigeons l’histoire actuellement ».

p. 141 : Père soupçonne le père de Kotler d’avoir quitté l’Allemagne parce qu’il est un

opposant au régime.

p. 142 : Kotler frappe Pavel.

p. 165-166 : Kotler frappe Shmuel.

2. Un an s’est écoulé depuis que Bruno a quitté Berlin. Quels détails montrent que le temps a passé ? (p. 168) Ses souvenirs de son ancienne vie se sont estompés ; il se rend compte qu’il a grandi physiquement.

A quoi voit-on que Gretel a évolué psychologiquement ? (p. 171) Elle a jeté ses poupées (sur lesquelles l’auteur insiste au début du roman (p. 27 : une impressionnante collection de poupées) et les a remplacées par des cartes de l’Europe.

3. Qu’est-ce qui intrigue particulièrement Bruno ? La barrière. Quelle démarche entreprend-il pour tenter de comprendre la situation ? Il questionne Gretel.

4. Relevez les expressions qui montrent que Gretel est devenue perméable à l’idéologie raciste nazie (p. 173-174). Parce qu’il faut qu’ils restent entre eux. … avec ceux de leur espèce. C’est pour cela qu’ils doivent rester entre eux. Et ne pas se mélanger avec nous. Bien sûr que non, nous ne sommes pas [juifs]. Et tu ne devrais même pas dire une chose pareille. Non, c’est nous qui ne les aimons pas, espèce d’idiot.

Elle considère cette situation comme une évidence.

5. Les explications de Gretel lui paraissent-elles claires à elle-même ? Pourquoi ? Elle est parfois embarrassée (Nous sommes … répéta-t-elle, sans savoir vraiment quelle était la réponse.) car elle ne fait que répéter ce que Père - et sans doute

M. Liszt et Kotler - lui ont dit, sans vraiment le comprendre.

6.  Bruno comprend-il/accepte-t-il les explications de Gretel ? Non, car ce que lui dit Gretel ne nuit pas à son amitié avec Shmuel. Bien au contraire, il considère qu’il est comme lui. [Le fait qu’on doive raser la tête de Bruno parce qu’il a des poux va avoir une conséquence tragique pour lui.]

Conclusion sur l’évolution psychologique des enfants : un an après leur arrivée à Auschwitz, Gretel partage (par mimétisme, sans le savoir) l’idéologie nazie tandis que Bruno est toujours très innocent (ex : il continue à prononcer le nom du camp « Hoche-Vite »). Il perçoit toujours qu’il se passe des choses étranges autour de lui, mais sans en comprendre les enjeux et en ignorant le rôle que son père y joue. Il ne fait pas le lien entre les divers indices qui pourraient lui faire prendre conscience de l’horreur dans laquelle il vit malgré lui. Il continue à porter un regard candide sur une réalité terrifiante : celle de l’univers concentrationnaire.

Chapitre 17 : « Mère obtient ce qu’elle veut » : Mère est de plus en plus malheureuse à Auschwitz. Bruno surprend une conversation entre Père et elle au cours de laquelle elle critique vivement son « travail » et lui dit qu’elle ne supporte plus de vivre dans le camp. Sur un éventuel retour à Berlin, Bruno est partagé. Finalement, Père le convoque dans son bureau avec Gretel pour leur annoncer qu’ils vont rentrer à Berlin avec Mère.

Chapitre 18 : « Le plan de la dernière aventure » : Deux jours de suite, Shmuel ne vient pas au rendez-vous. Le troisième jour, il raconte à Bruno qu’il était à la recherche de son père, qui reste introuvable. Il lui dit aussi que les soldats les haïssent, lui et ses semblables, et qu’il les hait aussi. Avant de partir définitivement, Bruno aimerait entrer dans le camp pour voir où Shmuel vit, explorer les lieux et l’aider à retrouver son père, mais il ne lui est pas permis de franchir la clôture. Il a alors l’idée de porter un pyjama rayé pour passer inaperçu.

Séance 6 : chapitres 19 : « Ce qui arriva le lendemain » et 20 : « Le dernier chapitre » : Problématique : étudier l’ironie de l’épilogue.

1.      Lire les deux chapitres et commenter la chute de chacun d’eux.

2. Dresser dans les chapitres précédents la liste des événements et des traits de personnalité de Bruno qui vont le conduire à la mort :

-le fait qu’on lui tonde les cheveux, ce qui va lui donner l’idée de se faire passer pour un détenu 

-son départ imminent d’Auschwitz

-son côté très enfantin : son goût de l’exploration et du jeu

-sa serviabilité, son sens de l’amitié (désir d’aider Shmuel à retrouver son père).

ironie : 1. Raillerie consistant à ne pas donner aux mots leur valeur réelle ou complète ou à faire entendre le contraire de ce qu’on dit.

2. Fig. Contraste entre une réalité cruelle et ce que l’on pouvait attendre. Ironie du sort. (Le Petit Larousse)

[Pour que l’ironie fonctionne, une connivence avec le destinataire (ici : le lecteur) est nécessaire. Celui doit en effet être capable d’identifier les indices lui permettant de comprendre que l’énonciateur n’est pas d’accord avec les idées qu’il affirme : ton décalé par rapport aux propos tenus, vocabulaire exagéré, contexte …]

3. (Classe divisée en deux groupes) Groupe 1 : relevez les marques de l’ironie dans le chapitre 19 et expliquez-les en vous appuyant sur cette double définition. Précisez si elles relèvent du point de vue de Bruno (via l’auteur) ou d’une situation.

Exemple p. 188 (chapitre 18) : C’était, somme toute, un plan très sensé et un excellent moyen de se dire au revoir. Le plan n’est pas du tout sensé (commentaire) puisqu’il va conduire les deux enfants à la mort ; ils vont se dire au revoir dans la chambre à gaz (situation).

-p. 189 : une aventure qui promettait d’être particulièrement excitante

-p. 190 : la pluie finit par cesser (après un certain suspense) alors que s’il avait continué de pleuvoir, Bruno n’aurait pu sortir : Elle finit heureusement par cesser …

Il ne risquait plus grand-chose de ce côté-là. Il s’en est fallu de peu [que je reste à la maison]. Le temps était tellement mauvais. (p. 191) La pluie ne s’arrête que pour lui laisser le temps d’aller au rendez-vous (p. 199) Il songe aussi aux ennuis qu’il pourrait avoir en rentrant à la maison. Or, il prend un risque beaucoup plus grand en pénétrant dans le camp.

-p. 191 : bouche bée de plaisir (alors que ce pyjama va causer sa perte)

Je ne te laisserai pas tomber. (C’est exact, mais dans la mort p. 200)

en se maudissant de ne pas avoir pensé à prendre un sac pour y ranger ses habits (il prend de nombreuses précautions pour ne pas salir ses vêtements et ne pas se faire gronder au retour par Mère alors qu’il n’en aura plus besoin)

-p. 192 : en se changeant, Bruno fait preuve d’une grande pudeur alors que les prisonniers étaient obligés de se déshabiller avant d’entrer dans la chambre à gaz.

C’était vraiment extraordinaire.

p. 193 : c’est sa grand-mère, que Bruno a beaucoup aimée, qui lui a donné le goût du déguisement

p. 194 : et trouvait cela merveilleux.

p. 198 : Père était le commandant : l’auteur rappelle que le propre fils du commandant d’Auschwitz va être gazé

p. 199 : une longue pièce [….] sans doute très bien conçue […] Une bonne chose (Bruno est à l’abri de l’orage, sans se douter qu’il court un risque infiniment plus grand).

p. 200 : Mon meilleur ami pour la vie (il fait ce serment alors que leur mort est proche).

Groupe 2 : relevez les marques de l’ironie dans le chapitre 20 en prêtant attention aux retournements de situation. Exemple p. 201 : le commandant fut incapable de comprendre ce qui était arrivé à son fils : cf. l’incompréhension par Bruno du fonctionnement d’Auschwitz et des circonstances de sa mort

Marques de l’ironie :

-Mère croit (ou s’efforce de croire) que Bruno est rentré seul à Berlin alors qu’il a été enterré ou incinéré à quelques mètres de la maison.

p. 202 : Gretel pleure l’absence de son frère qu’elle aimait vraiment, alors qu’elle n’a cessé de se montrer méprisante envers lui.

Retournements de situation : 

-p. 201 : les soldats et le commandant explorent le camp pour retrouver Bruno

-p. 202 : Père souffre de la disparition de son fils alors qu’il a fait gazer des milliers d’enfants sans penser à la douleur des parents

-Il se retrouva assis par terre, pratiquement dans la même position que celle de Bruno (car il est anéanti quand il comprend dans quelles conditions horribles son fils est mort).

-Père est fait prisonnier, alors qu’il dirigeait un camp de prisonniers. (Auschwitz a été libéré par les Russes en 1945).

-p. 201 : plus rien de ce qu’ils pourraient lui faire n’avait d’importance : cf. p. 167 : Je ne sens plus rien à présent, répéta Shmuel.

Conclusion sur les deux chapitres qui constituent l’épilogue : le destin des deux enfants est empreint d’une ironie dramatique implacable. L’innocence de Bruno, qui persiste jusqu’à la fin, ne masque en rien l’horreur de la tragédie, même si l’auteur évite tout détail sordide.

CONCLUSION SUR L’ŒUVRE : EN QUOI S’AGIT-IL D’UNE FABLE ? (p. 5)

Du latin « fabula » signifiant récit, fiction, la fable peut être définie comme « un petit récit, généralement allégorique, qui contient une leçon morale, une leçon de sagesse ». (www.espacefrancais.com)

Le garçon en pyjama rayé est un roman court dont l’épilogue se termine en forme de morale : Tout cela s’est passé il y a fort longtemps, bien sûr, et rien de semblable ne pourrait plus jamais arriver. Pas de nos jours. Cette formule ironique (fort longtemps est relatif ; ne pourrait plus jamais arriver : on déplore aujourd’hui encore des conflits raciaux dans le monde) invite le lecteur à se méfier d’idéologies qui conduisent à des catastrophes. Si l’on se réfère aux animaux doués de parole dans les Fables de

La Fontaine

, on peut considérer qu’une fable comporte des invraisemblances. Ici, on peut relever les exemples suivants :

-la facilité avec laquelle Bruno et Shmuel communiquent chaque jour au travers de la clôture du camp (explication p. 195)

-le fait que la vie des enfants à Auschwitz était brève, or Bruno et Shmuel se voient pendant un an

-la facilité avec laquelle il leur est possible de se faufiler sous le grillage

-le fait qu’ils parlent la même langue, l’allemand (explication p. 108)

-le fait que, parmi tous les enfants prisonniers à Auschwitz, Kotler choisisse Shmuel pour nettoyer les verres (chapitre 15

Le langage du roman est simple, limpide, volontairement enfantin. On remarque également des formules qui se font écho (ex : p. 9, 1, 120 : Toutes ses affaires y compris celles qu’il avait cachées dans le fond et qui ne regardaient que lui. Autre exemple : cette expression, souvent employée par Mère pour désigner Père : Certaines personnes …).

PROLONGEMENT : par groupes, les élèves font des recherches et rédigent un compte-rendu à propos des thèmes suivants :

-l’idéologie nazie (cf. le contenu de l’enseignement de M. Liszt p. 95-96)

-la résistance allemande au nazisme (à l’image de Grand-Mère, de Mère, du père de Kotler, de Bruno qui résiste sans le savoir en se liant d’amitié avec un enfant juif)

[Le roman montre, en arrière-plan, un milieu familial qui se fissure.]

-Que savaient ou pas les contemporains de la « solution finale » ? (Bruno symbolise-t-il l’aveuglement des populations face au génocide juif ?)

-le procès de Nuremberg.

Etape n° 1 : recherche d’informations dans le roman (sauf pour le procès de Nuremberg)

Etape n° 2 : recherche d’informations complémentaires sur Internet et dans les ouvrages documentaires du CDI.

Etape n° 3 : mise en commun.

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Commentaires
S
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C
J'ai apprécié visiter votre site qui est très instructif, Cela me paraît fort intéressant. bonne continuation.
W
salut <br /> <br /> le narrateur nest pas vraiment Bruno sinon quelquun qui connait tres bien Bruno on va dire que cest un narrateur exterieur et a la fois interieur un peut comme le fantome de Bruno.
C
bonjour<br /> <br /> j ai vraiment aimé ce livre mais je suis intriguée par quelque chose je ne comprends qui est le narrateur si sa serait Bruno il ne serait pas marqué Bruno mais je si vous pourriez m éclairer merci beaucoup <br /> <br /> bonne journee
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