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  • Activités réalisables en cours d'anglais, français, histoire, économie, droit en BEP ou Baccalauréat professionnel, à partir de documents authentiques. christiankrock@yahoo.fr. Certaines activités peuvent être adaptées aux classes de 4e et 3e de collège.
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19 juin 2007

Français BEP : les techniques d'écriture de l'auteur de romans policiers

ENVOYE SPECIAL : « LE CERCLE POLAR » 

DIFFUSE LE JEUDI 7 avril 2005 SUR FRANCE 2 – DUREE : 28 mn

Ce documentaire présente les méthodes de travail de trois romanciers contemporains : Maxime Chattam, auteur de thrillers ; Pascal Dessaint à qui l’on doit des romans noirs écologiques ; Fred Vargas, auteur de romans policiers.

OBJECTIF : montrer comment des romanciers procèdent pour introduire (ou pas) un effet de réel, des éléments de réalisme dans leurs récits.

Accessoirement, faire prendre conscience aux élèves qu’aucun travail d’écriture ne se fait au hasard, ni sans relecture.

Pour son prochain roman, Maxime Chattam choisit tout d’abord un lieu, en l’occurrence le Mont-Saint-Michel, pour, dictaphone en main, quadriller le terrain, effectuer des repérages, prendre des photos. Il est accompagné d’un guide conférencier qui habite sur le Mont. Voulant mettre en scène un personnage féminin qui se réfugie chez des religieuses, il s’aperçoit qu’elles ne logent personne et donc que des éléments de la réalité viennent contredire ce qu’il a l’intention d’écrire. Il essaie de coller à la réalité en trouvant des solutions car sa fiction doit être crédible ; il agit en véritable reporter. Grâce au guide, il veut découvrir ce que les touristes ne voient pas habituellement au Mont-Saint-Michel car il a l’espoir d’apprendre quelque chose aux lecteurs. Par exemple, il souhaite découvrir un passage pour aborder dans son roman le thème de la claustrophobie.

Il répertorie tous les itinéraires possibles dans l’abbaye. Par la suite, il choisira celui qu’empruntera son héroïne. Celle-ci détient un manuscrit qui raconte l’histoire d’un tueur en série. Il explore la bibliothèque d’Avranches, où sont conservés les manuscrits du Mont-Saint-Michel depuis la Révolution française. Il envisage en effet de faire un clin d'oeil, dans son nouveau roman, au Nom de la Rose et à Da Vinci Code. pour Maxime Chattam, être auteur de polars est un métier de terrain.

On le retrouve ensuite à Paris, à la Bilipo, bibliothèque publique spécialisée dans le polar, destinée aux lecteurs et aux auteurs, et qui propose un fonds de plus de 100 000 romans.  Il poursuit son travail en lisant des ouvrages sur les crimes, la médecine légale, les procédures judiciaires, des revues de presse spécialisées dans les faits divers et les grandes affaires criminelles. A la recherche d’histoires authentiques à glisser dans son prochain livre, il consulte un vieux magazine de faits divers.

Il a suivi des cours de criminologie et a même assisté à des autopsies.

La dernière étape de préparation avant de se mettre à écrire consiste pour Maxime à tester son scénario auprès de Frédéric, son meilleur ami. Il s’appuie sur les centaines de photos qu’il a prises pour esquisser quelques scènes, comme la course-poursuite dans l’abbaye.

Pascal Dessaint écrit un roman noir dans l’Indre où il est en résidence pour trois mois (il est logé et rémunéré par une association culturelle locale). Il rédige un chapitre par semaine : le lundi et le mardi, il écrit ; le mercredi et le jeudi, il corrige ; le vendredi, il prépare le chapitre suivant. Il déclare avoir besoin d’une organisation drastique, sinon il « perd pied ». Pour son prochain polar écologique, où des hommes tuent pour protéger une variété de crapaud très rare, il prend conseil auprès d’un spécialiste de l’environnement. Il peut mieux observer sans dictaphone. Depuis que le temps s’est gâté (vent, orage), des rafales d’images le submergent. Il ressent une ambiance particulière et note aussitôt ses impressions : « Etang – bus vide – banquette au fond – canapé dévoré par les mulots – amas de mousse au sol ».

Pascal Dessaint crée des personnages qui ont une faille, qui ont subi certaines violences affectives, amoureuses, des personnages dont on se demande pourquoi ils sont encore debout et ce qui les motive à exister. Pour cela, il s’inspire des gens de tous les jours.

Il n’a jamais assisté à une autopsie car il souhaite être le moins possible confronté à la réalité pénible du crime. Il préfère inventer, au risque d’être imprécis. Cependant, par souci de vraisemblance, il se renseigne auprès d’un ami policier, d’un médecin et d’un avocat. Il a besoin de savoir que, lors d’une autopsie, un médecin légiste est assisté d’officiers de police judiciaire. Autre exemple : il vient d’écrire une scène de crime où on a trouvé un cadavre dans un buisson de ronces. L'auteur demande au policier de l'accompagner sur place pour vérifier qu’il n’a pas commis d’erreurs.

Si Pascal Dessaint s’inspire de gens de tous les jours pour créer ses personnages, pour Fred Vargas, c’est le contraire : ce sont ses personnages qui inspirent des gens de tous les jours. Par exemple, elle a inventé un crieur qui déclame sur la place publique les messages des uns et des autres. Il est devenu réalité. Après le succès de son livre, vendu à 300 000 exemplaires, une dizaine de lecteurs sont devenus crieurs.

Elle relit ses manuscrits et les corrige sous le regard de sa sœur jumelle Jo, qui est peintre. Elle estime gagner une année grâce à ses remarques.

Fred est archéologue au CNRS, un métier qu’elle n’abandonne pas malgré son succès d’écrivain. Selon elle, l’archéologie est scientifique alors que le polar, c’est de la fantaisie, donc elle ne « documente » rien et sait peu de choses sur les « flics ». Elle considère qu’un héros n’est pas humain. Elle estime avoir le droit d’inventer des rues de Paris dans ses romans, au grand étonnement de ses lecteurs. Quêtant l’inspiration au coin de la rue et non dans les bibliothèques, elle regarde le sol pour voir ce qu’il lui raconte. Elle appelle cette étape « le jeu des traces » (ex : béquilles de motos). Dans son univers, les intrigues naissent dans les petites choses, le détail insolite qu’on aurait pu ne pas regarder. Presque tous ses romans commencent de cette manière (ex : la disparition d’un trombone).

                           EXPLOITATION PEDAGOGIQUE

Le travail d’écriture de l’auteur de romans policiers :

1.Expliquez la différence entre thriller, roman noir, polar, roman policier.

2.Qu’appelle-t-on réalisme, vraisemblance ?

3.Complétez le tableau.

Maxime CHATTAM

Pascal DESSAINT

Fred VARGAS

Quel est le sujet du roman ?

Une femme se réfugie chez des religieuses.

Des hommes tuent pour protéger une variété de crapaud très rare. On a trouvé un cadavre dans un buisson de ronces.

Un de ses romans met en scène un crieur qui déclame des messages sur la place publique.

Sur quoi l’écrivain(e) cherche-t-il (elle) des informations ?

lieu : le Mont-Saint-Michel et plus particulièrement une abbaye

ambiance en pleine nature ; autopsie

sur rien

A quelles sources

a-t-il (elle) recours pour écrire son livre ?

guide conférencier, manuscrits  du Mont-Saint-Michel conservés à la bibliothèque d’Avranches ; Bilipo, bibliothèque parisienne spécialisée dans le polar  (lecture d’ouvrages sur les crimes, la médecine légale, les procédures judiciaires, des revues de presse spécialisées dans les faits divers et les grandes affaires criminelles)

a suivi des cours de criminologie et a assisté à des autopsies

spécialiste de l’environnement ; gens de tous les jours ; policier, médecin, avocat

sa soeur jumelle Jo, artiste peintre ; vie quotidienne (petites choses, détails insolites auxquels on pourrait ne pas prêter attention)

Quels outils utilise-t-il (t-elle) pour fixer les informations ?

dictaphone ; appareil photo

carnet de notes

Quels rapports entretient-il (t-elle) avec la réalité, la vraisemblance ?

Les nombreuses sources auxquelles il a recours montrent qu’il est très préoccupé par

la vraisemblance de ses romans.

50-50 : s’inspire des gens de tous les jours pour créer ses personnages, fait des recherches pour créer une ambiance, mais

il invente la scène d’autopsie.

Ses personnages inspirent les gens de tous les jours (ex : son crieur est devenu réalité).Elle invente beaucoup : selon elle, un roman policier s’oppose à l’archéologie, discipline scientifique, car il repose sur de la « fantaisie », donc elle ne« documente » rien. Elle estime avoir le droit d’inventer des rues de Paris.

CONCLUSIONS : faire repérer aux élèves les ressemblances et différences entre les méthodes de travail des trois écrivains (Maxime Chattam a le plus grand souci de réalisme, Fred Vargas le moins grand). Faire remarquer ce que l’on apprend sur les techniques d’écriture (relectures, corrections, avis d’une tierce personne …)

4.Lire ensuite ded extraits pertinents, tirés de romans des auteurs.  Demander aux élèves d’imaginer les recherches que les écrivains ont pu faire avant d’écrire.

Ces extraits illustrent-ils ce que montre le reportage, à savoir que l’écriture de Maxime Chattam est plus proche du réel que celle de Fred Vargas ?

LE SANG DU TEMPS DE Maxime CHATTAM (Michel Lafon, 2005)

OBJECTIF : étudier quelques extraits pour faire la part des éléments réels et fictifs mis en scène par l’auteur.

                                                                    RESUME

Prologue : tombeau des califes, à l’est du Caire, mars 1928 : dans une nécropole, des enfants se chamaillent pour revendre des vestiges aux touristes. L’un d’eux, âgé de dix ans, entre dans un passage où il hurle de terreur.

Paris, novembre 2005 : la capitale est secouée par le plus grand scandale de

la Ve République.

Marion, secrétaire à l’Institut médico-légal, est à l’origine de ce scandale. Des membres de

la DST

(direction de

la Surveillance

du Territoire) lui annoncent que sa vie est menacée et qu’elle va mourir si elle ne disparaît pas provisoirement. Ils l’emmènent se réfugier au sein d’une communauté religieuse du Mont-Saint-Michel.

EXTRAIT n° 1 p. 38-40 : la description du Mont-Saint-Michel

Comparer cette description avec celle d’un guide touristique.

Repérer les éléments existants réellement (dont Maxime Chattam a eu connaissance par ses repérages et grâce au guide conférencier) et ceux qui relèvent de l’interprétation, du point de vue de Marion, qui découvre les lieux au fil de l’itinéraire imaginé par sœur Anne.

Quelle partie de l’extrait décrit le passage secret dont l’écrivain parle dans Envoyé spécial ? (p. 38 : Elles passèrent par le cachot du diable …)

EXTRAIT n° 2 p. 66-69 : à la bibliothèque d’Avranches

Quels éléments, quels faits sont, selon vous, inspirés de la réalité ? (Maxime Chattam a visité cette bibliothèque) Quels faits sont de la pure fiction ?

(ex : la découverte du manuscrit)

PARS VITE ET REVIENS TARD DE FRED VARGAS (J’ai Lu Policier 7461, 2001) extraits

p. 12-18 ; p. 23

                                                    RESUME

Il y a quatorze ans, Joss Le Guern, marin breton, capitaine de la marine marchande, a assisté au naufrage de son chalutier, Le Vent de Norois, qui a provoqué la mort de deux membres d’équipage. Il a ensuite passé neuf mois en prison pour coups et blessures à l’encontre de l’armateur, qu’il a ensuite agressé parce qu’il lui avait assuré que le bateau était en bon état. Refoulé de port en port, Joss est venu s’installer à Paris où il a exercé divers métiers. Actuellement, il est « crieur ». Lorsqu’il a un peu trop bu, il lui arrive d’avoir des conversations imaginaires avec son arrière-arrière-grand-père, né en 1832, qui était Crieur de nouvelles (« Ar Bannour ») de Concarneau jusqu’à Quimper, le meilleur collecteur de nouvelles du Finistère.

EXTRAIT n° 1 p. 12-18

1.      A quoi voit-on que le Crieur connaissait un grand succès ?

Il y avait du monde qui m’attendait depuis l’aube. (…) Chacun dressait la tête pour m’entendre.

De village en village, on me remettait des nouvelles à lire.

2.      Quels détails montrent qu’il avait une haute conception/qu’il était fier de son métier ? Expliquez en particulier Du monde qui vivait dans le monde.

Des gens qui étaient au courant de ce qui se passait sur terre. Il évoque l’humanité p. 13.« Le Second Empire, c’est moi qui l’ai couvert. »

3. En quoi ce métier consistait-il ? Ancêtre du journaliste, il collectait les nouvelles locales ou nationales, politiques ou anecdotiques, et les livrait au public. Pour ce travail, il était très bien payé.

3.      p. 13 : le Crieur assimile l’apport de nouvelles à un apport de nourriture.

Relevez le lexique qui le prouve. Comment appelle-t-on cette figure de style ?

métaphore filée : fraîches comme la marée ; bouillon local ; tu donnes la tétée, ne jamais manquer de lait

4.      p. 14 : A quel sujet les deux hommes se querellent-ils ?

Joss pense que le métier de crieur est devenu inutile en raison du développement des médias alors que l’aïeul tient à son métier.

5.      Quelle différence existe-t-il entre la façon dont l’arrière-arrière grand-père

exerçait son métier et celle dont Joss l’exerce aujourd’hui ? Possibilité de réaliser un tableau.

Joss reste dans le même endroit de Paris (carrefour Edgar-Quinet) alors que celui-ci

sillonnait

la Bretagne. L

’ancêtre allait à la recherche des nouvelles alors qu’elles viennent à Joss. Il s’agit pour Joss de nouvelles anecdotiques, payées à la pièce alors que son ancêtre livrait aussi des nouvelles nationales, voire internationales. Ce dernier n’exerçait pas de censure, contrairement à Joss. Joss semble avoir moins de succès que son aïeul.

6.      Expliquez ce qui relève, selon Joss, des nouvelles dicibles et indicibles.

dicibles : vente, achat, recherche, amour, propos divers et annonces techniques

indicibles : dépassant les bornes de la violence, de l’audace ou sans intérêt ; outrancières ou indigentes ; harangues, injures, désespoirs, calomnies, dénonciations, menaces, folies.

7.      1er § p. 17 : quelle figure de style est utilisée par l’auteur pour décrire les mots ? (Ils s’accumulaient, se montaient les uns sur les autres …) personnification

8. Selon quels critères Joss exerce-t-il une censure ? Il censure les propos racistes

ou remettant en cause les droits des femmes.

EXTRAIT n° 2 p. 23

9. Si chacune de ces annonces paraissait dans un journal gratuit, dans quelle 

rubrique serait-elle classée ? Aidez-vous également des rubriques p. 17. animaux ; dénonciation …

p. 14 : Tu trouveras même personne pour piger le mot. « Cordonnier », oui, mais « crieur », ça n’existe même pas au dictionnaire.

Faites des recherches dans un dictionnaire ou sur Internet et dites si le métier de crieur existe ou a existé et sous quelle forme.

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